LE NOM - L'ARTICLE - L'ADJECTIF
Règles grammaticales de base


* LE NOM
- FORMATION DU PLURIEL DANS LES NOMS
- NOMS DES DEUX GENRES
- PLURIEL DES NOMS PROPRES
- MOTS INVARIABLES
- NOMS COMPOSES
* L'ARTICLE
* L'ADJECTIF
- FORMATION DU FEMININ DANS LES ADJECTIFS
- FORMATION DU PLURIEL DANS LES ADJECTIFS
- ACCORD DE L'ADJECTIF
- ADJECTIFS NUMERAUX




La linguistique
La linguistique est la science qui a pour but l'étude du langage considéré dans ses éléments constitutifs et dans les formes que peuvent revêtir ces éléments:

Les éléments constitutifs du langage sont les voyelles et les consonnes
Leur étude s'appelle phonétique ou étude des sons.
Les voyelles et les consonnes servent à former des mots en se combinant de différentes manières.
L'étude de ces combinaisons s'appelle morphologie ou étude des formes.
Les mots servent à leur tour à former des phrases.
L'étude de la construction, de l'arrangement des mots en vue de former des phrases s'appelle syntaxe.



LE NOM

FORMATION DU PLURIEL DANS LES NOMS

Règle générale :
on forme le pluriel dans les noms en ajoutant la lettre s au singulier,
ex : une ville, des villes
exceptions : Les noms terminés au singulier par
- s
- x ou z
ne changent pas au pluriel
ex : le rubis, les rubis - la noix, les noix - le nez, les nez

Les noms terminés au singulier par
- au
- eu
prennent x au pluriel
ex : l'oiseaux, les oiseaux - un enjeu, des enjeux
Il faut excepter bleu et landau, qui prennent s : des bleus, des landaus

Sept noms terminés par ou :
- bijou - caillou - chou - genou - hibou - joujou - pou
prennent x au pluriel
- bijoux - cailloux - choux - genoux - hiboux - joujoux - poux
tous les autres noms en ou prennent s : des trous, des verrous etc ..

Les noms terminés en al changent au pluriel al en aux
ex : un cheval, des chevaux - un caporal, des caporaux.
Il faut excepter :
- bal - cal - carneval - chacal - festival - régal
qui prennent s au pluriel
- bals - cals - carnevals - chacals - festivals - régals
quelques autres ( peu employés ) prennent aussi s :
aval, archal, bancal, narval, pal, santal, serval, font des avals etc ..

Sept noms en ail :
- bail - corail - émail - soupirail - vantail - travail - vitrail
changent au pluriel ail en aux :
- des baux, des coraux, des émaux, des soupiraux, des vantaux, des travaux (*), des vitraux
(*) Travail fait au pluriel travails quand on parle d'une machine qui sert à maintenir les boeufs ou les chevaux capricieux que l'on veut ferrer.
Tous les autres noms en ail prennent s :
des portails, des détails etc.
Ail fait au pluriel aulx ( j'ai planté des aulx ).
Cependant, en terme de botanique, ail fait ails ( la famille des ails ).
Bercail n'a pas de pluriel
Bestiaux sert de pluriel à bétail.



NOMS DES DEUX GENRES

Certains noms prennent les deux genres sans que leur signification change notablement :

Aigle
est du masculin :
- quand il désigne en général l'oiseau qui porte ce nom : l'aigle vole haut
- quand on parle d'un homme de génie : Bossuet fut surnommé l'Aigle de Meaux
Aigle est du féminin :
- quand il désigne la femelle de l'oiseau : l'aigle femelle est plus petite que l'aigle mâle
- quand il signifie étendard, enseigne militaire : les aigles romaines triomphèrent en Gaule
Cependant, on dit : l'aigle blanc de Pologne, l'aigle noir de Prusse.

Amour, délice et orgue
- sont masculins quand on les emploie au singulier :
un amour fatal, un grand délice, un orgue harmonieux
- employés au pluriel, ils sont féminins :
de fatales amours, de grandes délices, des orgues harmonieuses.
Cependant, quand ces mots sont représentés dans la même phrase par un mot singulier et par un mot pluriel, le masculin doit régner partout :
- c'est un des plus beaux orgues que j'aie entendus
- la promenade est un de mes plus grands délices.

Couple
signifiant simplement le nombre deux est féminin :
- j'ai mangé une couple d'oeufs
est masculin s'il désigne deux êtres unis par un sentiment, pour une cause qui les rend propres à agir de concert :
- un couple d'amis, un couple de boeufs.

Enfant
- est masculin s'il désigne un petit garçon
- est féminin s'il désigne un petite fille
Paul est un enfant gentil, Christel et Virginie sont deux charmantes enfants

Foudre
feu du ciel est du féminin : la foudre tue
est masculin :
- quand il désigne un grand tonneau : un foudre de 50 hectolitres.
- quand il signifie grand capitaine, grand orateur, etc. Condé était un foudre de guerre.
- quand il désigne une sorte de dard enflammé : Jupiter lançait son foudre.

Hymne
chant d'église, est féminin : une hymne sacrée
hymne est masculin quand il désigne tout autre chant : un hymne national

Oeuvre
est généralement du féminin : le Louvre possède plusieurs belles oeuvres de peintres
est du masculin :
- quand il désigne le recueil, l'ensemble des ouvrages d'un artiste :
le Louvre possède une notable partie des oeuvres de Rembrandt
- quand il désigne chacune des productions classées et numérotées d'un compositeur :
le second oeuvre de Mozart
- lorsqu'il est pris dans le sens de bâtisse :
le gros oeuvre de cette maison est achevé
- quand il désigne la pierre philosophale :
les alchimistes ont travaillé en vain au grand oeuvre
dans le style élevé, l'Académie permet d'employer oeuvre au masculin singulier pour désigner un ouvrage ou une action quelconque : ce saint oeuvre, un oeuvre de génie.

Orge
est du féminin : de l'orge bien levée
n'est du masculin que dans ces deux expressions :
- orge mondé
- orge perlé


Pâques
- fête des juifs, est un nom commun féminin et s'écrit sans s :
la pâque des juifs
- fête chrétienne, est un nom propre masculin et s'écrit avec un s :
Nous partirons à Pâques prochain
Dans les expressions Pâques fleuries ( le dimanche des Rameaux ), Pâques closes ( le dimanche de Quasimodo ), Pâques est du féminin. Il en est de même dans : faire de bonnes pâques ( une bonne communion pascale ); ici pâques est nom commun.

Période
- est masculin quand il signifie le plus haut point où arrivent une personne, une chose :
Cicéron porta l'éloquence à son plus haut période
- est féminin dans tous les autres cas.

Personne
- nom commun, c'est à dire précédé d'un déterminatif, est féminin :
cette personne est heureuse
- pronom indéfini, est masculin :
personne n'est plus heureux que lui

Quelque chose
- signifiant une chose, est masculin :
j'ai appris quelque chose d'ennuyeux
- il est féminin s'il signifie quelle que soit la chose :
quelque chose que vous ayez promise, tenez parole.

Particularités pour gens, aïeul, ciel, oeil

Gens
Est féminin de sa nature, c'est le pluriel de gent, qui signifie race, famille, nation.
Il ne s'emploie au singulier que dans la poésie familière.
C'est ainsi que La Fontaine dit en parlant des souris :
la gent trotte-menu
en parlant des grenouilles :
la gent marécageuse, etc.

Gens veut au masculin les adjectifs ou les participes qui le précèdent, ainsi que ceux qui le suivent :
tous les gens vertueux sont heureux
Si un adjectif est placé immédiatement avant le mot gens, cet adjectif et tous ceux qui peuvent le précéder se mettent au féminin :
ce sont de bonnes gens
toutes les sottes gens sont orgueilleux

1ère remarque :
Cependant, si l'adjectif qui précède immédiatement gens est terminé au masculin par un e muet, comme brave, honnête, cet adjectif et tous ceux qui précèdent gens, se mettent au masculin :
tous les vrais honnêtes gens
2ème remarque :
Gens, suivi de de et d'un nom qui le rend propre à désigner un être quelconque, veut tous ses correspondants au masculin :
certains gens d'affaires, de robes, de lettres, etc.

Aïeul, ciel, oeil
Les noms aïeul, ciel, oeil ont deux pluriels différents :
aïeux, cieux, yeux
ou
aïeuls, ciels, oeils

Aïeux s'emploie dans le sens d'ancêtres :
les Gaulois sont nos aïeux
Aïeuls désigne le grand-père paternel et le grand-père maternel :
mes deux aïeuls sont encore vivants
Cieux est le pluriel ordinaire de ciel. On ne se sert de ciels que dans les cas suivants :
des ciels de lit, des ciels de tableau, des ciels de carrière
Ciel, signifiant climat, fait également ciels au pluriel :
l'Alsace est située sous un des plus beaux ciels d'Europe
Oeil fait yeux : j'ai mal aux yeux
on dit aussi :
les yeux de la soupe, du pain, du fromage, ainsi qu'en terme de jardinage : tailler un arbre à deux, à trois yeux.
mais on dit :
des oeils-de-boeuf ( lucarnes rondes ), des oeils-de-serpent, des oeils-de-chat ( pierres précieuses ), des oeils-de-bouc ( coquillages ), des oeils-de-chèvre ( plantes ), des oeils-d'or ( poissons ), des oeils-de-perdrix ( cors ).

PLURIEL DES NOMS PROPRES

Les noms propres employés au pluriel n'en prennent pas la marque s'ils désignent les personnes mêmes que l'on cite :
les deux Corneille sont nés à Rouen. Les Bossuet, les Racine, les La Fontaine, vivaient sous Louis XIV.
Un nom propre désignant un ouvrage ne prend pas non plus la marque du pluriel :
j'ai acheté deux Larousse
Les noms propres varient quand ils sont employés comme noms communs, c'est-à-dire quand ils désignent des personnes semblables à celles dont on cite le nom :
les Corneilles, les Racines et les Molières sont rares de nos jours
c'est-à-dire les écrivains comme Corneille, comme Racine, comme Molière
Ils varient aussi quand ils désignent les grandes familles :
les Bourbons, les Condés etc.
et quand on emploie le nom des auteurs pour désigner des oeuvres d'art :
ce musée contient des Rembrandts
Les noms propres de peuples, de pays prennent la marque du pluriel :
l'isthme de Panama joint les deux Amériques.

MOTS INVARIABLES
Noms tirés des langues étrangères

Certains substantifs ne s'emploient qu'au singulier :
la paresse, l'innocence, le manger, le boire, etc.
D'autres, au contraire, ne s'emploient qu'au pluriel :
les annales, les funérailles, les entrailles, les matériaux, les armoiries, etc.

Les mots invariables de leur nature, employés accidentellement comme noms, ne prennent pas la marque du pluriel :
les quatre, les pourquoi, les on-dit, les oui, les non, etc.
Les noms tirés des langues étrangères prennent en général la marque du pluriel :
des opéras, des albums, des accessits, des agendas, des bravos, etc.
Mais on écrit sans s :
- les noms formés de plusieurs mots étrangers :
des in-octavo, des ecce homo, des post-scriptum, etc.
- les noms latins des prières :
des pater, des ave, des credo, des amen, etc.
Nota :
certains mots peu usités ayant conservé leur physionomie étrangère ne prennent pas d's :
des duplicata, des quatuor, des veto, etc.
Soprano et solo ont deux pluriels : des sopranos ou des soprani, des solos ou des soli

NOMS COMPOSES

Les mots qui peuvent entrer dans la formation d'un nom composé sont : le nom, l'adjectif, le verbe, la préposition et l'adverbe.

Formation du pluriel dans les noms composés :
Le nom et l'adjectif peuvent seuls prendre la marque du pluriel :
un chou-fleur, des coux-fleurs; un coffre-fort, des coffres-forts
Quand les deux mots variables de leur nature ne se qualifient pas l'un l'autre, on ne met la marque du pluriel qu'à celui qui correspond réellement à un pluriel dans l'idée :
un terre-plein, des terre-pleins ( lieux pleins de terre )
un chevau-léger, des chevau-légers ( soldats légers, armés légèrement, à cheval )

Si le nom composé est formé de deux noms liés par une préposition, le premier seul prend la marque du pluriel :
des chefs-d'oeuvre, des arcs-en-ciel
Cependant, on écrit des coq-à-l'âne, ( des dicours sans suite ), où l'on passe du coq à l'âne
Il arrive quelquefois que la préposition soit sous-entendue : ainsi, hôtel-Dieu, fête-Dieu sont mis pour hôtel de Dieu, fête de Dieu et font au pluriel :
des hôtels-Dieu, des fêtes-Dieu

Le verbe, la préposition et l'adverbe restent toujours invariables :
un passe-partout, des passe-partout - un avant-coureur, des avant-coureurs

Observation générale
En dehors de ces règles, pour savoir s'il faut faire usage du singulier ou du pluriel, il est indispensable de consulter le sens du nom composé, d'en faire l'analyse.
- un ou des essuie-mains ( pour essuyer les mains )
- un ou des couvre-pieds ( pour couvrir les pieds )
- un ou des cure-dents ( pour curer les dents )
- un ou des réveille-matin ( pour réveiller le matin )
- un ou des serre-tête ( pour serrer la tête ) etc.


Noms précédés d'une préposition :
Il est souvent difficile de savoir à quel nombre on doit employer un nom précédé d'une des prépositions à, de, en, etc.
Si le nom ne représente qu'un objet, il y a unité dans l'idée, il faut employer le singulier :
un sac de blé, des hommes de talent, des fruits à noyau,
Si le nom éveille l'idée de plusieurs objets, on emploie le pluriel :
un sac de bonbons, un bonnet à rubans, un fruit à pépins, maison réduite en cendres.

Observation :
En consultant le sens, on mettra au singulier :
- lit de plume ( fait avec de la plume )
- marchande de poisson ( qui vend du poisson )
et on mettra au pluriel :
- paquet de plumes ( fait avec des plumes )
- marchande de harengs ( qui vend des harengs )



L'ARTICLE

L'article est un mot qui se place devant les noms pour indiquer qu'ils sont pris dans un sens défini, indéfini ou partitif.

Articles définis :
le, la, les, au, aux, du, des
Articles définis contractés :
au pour à le, aux pour à les, du pour de le, des pour de les
Articles indéfinis :
un, une, des
Articles partitifs :
du, de la, des ( mis devant les mots pris dans un sens partitif, c-a-d exprimant une partie dees objets dont on parle :
ex : de la crème

Les articles définis, le, la sont sujets à l'élision, et les articles définis le, les à la contraction.
L'élision :
consiste dans la suppression ( dans le, la ) des voyelles e, a, qui sont remplcées par une apostrophe.
l'élision, c-a-d l'écrasement de la voyelle de l'article, évite un hiatus ( effet désagréable qui serait produit par la rencontre de deux voyelles, l'une à la fin du mot, l'autre au commencement du mot suivant, comme dans : la âme ).
On élide les articles définis le, la devant tout mot commençant par une voyelle ou un h muet :
au lieu d'écrire et de prononcer le oiseau, on écrit et on prononce : l'oiseau
l'article l' est alors appelé article élidé.

La contraction :
est la réunion de plusieurs mots, de plusieurs sons en un seul



L'ADJECTIF


L'adjectif est un mot qui s'ajoute au nom pour le qualifier ou pour le déterminer
On distingue :
- les adjectifs qualificatifs
- les adjectifs possessifs
- les démonstratifs, interrogatifs, indéfinis, et numéraux.

L'adjectif qualificatif :
est un mot qui s'ajoute au nom pour en faire connaître la qualité :
un enfant studieux, un tigre cruel,
on reconnaît qu'un mot est adjectif, quand on peut y joindre un nom de personne, d'animal ou de chose.

FORMATION DU FEMININ DANS LES ADJECTIFS


L'adjectif n'a par lui-même ni genre, ni nombre, mais il varie dans sa terminaison, selon le genre et le nombre du nom auquel il se rapporte.

Règle générale :
On forme le féminin d'un adjectif en ajoutant un e muet au masculin :
un homme poli, une femme polie

Exceptions :
- adjectif est terminé au masculin par un e muet, comme honnête, sobre, habile, il ne change pas au féminin :
un général habile, une manoeuvre habile
- adjectifs terminés au masculin par f changent au féminin f en ve :
vif, vive - neuf, neuve
- adjectifs terminés au masculin par x changent au féminin x en se :
heureux, heureuse
il faut excepter doux, faux, roux, préfix, vieux, qui font au féminin :
douce, fausse, rousse, préfixe, vieille
- adjectifs terminés au masculin par er forment leur féminin en changeant er en ère :
léger, légère - entier, entière
- adjectifs terminés au masculin par gu prennent au féminin un e surmonté d'un tréma :
son aigu, voix aiguë - sans le tréma, la finale gue serait muette comme dans figue, bague.
- adjectifs terminés au masculin par el, eil, en, et, on, doublent au féminin la consonne finale, et ajoutent l'e muet :
solennel, solennelle - vermeil, vermeille - ancien, ancienne - cadet, cadette - bon, bonne.
Exceptions et remarques :
complet, concret, discret, inquiet, replet, secret font au féminin :
complète, concrète, discrète, inquiète, replète, secrète.
nul, épais, gros, gentil, exprès, profès, doublent au féminin la consonne finale et prennent l'e muet :
nulle, épaisse, grosse, gentille, expresse, professe.
bas, gras, las, sot, vieillot, pâlot, paysan, suivent la même règle :
basse, grasse, lasse, sotte, vieillotte, pâlotte, paysanne.
Aucun des autres adjectifs en as, ot, an, ne redouble au féminin la consonne finale :
ras, rase - idiot, idiote - persan, persane.
- adjectifs en eur, et en teur, formés d'un participe présent par le changement de ant en eur, font leur féminin en euse :
flatteur, flatteuse ( de flattant ) - trompeur, trompeuse ( de trompant )
- adjectifs en teur qui ne sont pas formés d'un participe présent changent généralement teur en trice :
protecteur, protectrice
Exceptions :
-- enchanteur, pêcheur, vengeur changent eur en eresse :
enchanteresse, pêcheresse, vengeresse
-- chasseur fait :
chasseresse ( style poétique ) et chasseuse
-- blanc, franc, frais, sec, public, caduc, turc, grec, ammoniac font au féminin :
blanche, franche, fraiche, sèche, publique, caduque, turque, grecque, ammoniaque.
-- long, oblong, bénin, malin font au féminin :
longue, oblongue, bénigne, maligne.
-- beau, jumeau, nouveau, fou, mou font au féminin *:
belle, jumelle, nouvelle, folle, molle.
* pour éviter un hiatus, les adjectifs beau, nouveau, fou, mou, vieux, se changent en :
bel, nouvel, fol, mol, vieil devant un mot commençant par une voyelle ou un h muet :
bel enfant, nouvel ordre, fol espoir, mol édredon, vieil habit.
-- favori, coi, tiers, muscat font :
favorite, coite, tierce, muscade
- les adjectifs grognon, châtain, partisan, témoin, contumax, dispos, fat, rosat, capot, conservent leur forme masculine même quand ils se rapportent à des noms féminins :
petite fille grognon, chevelure châtain, etc.
certains adjectifs tels que aquilin, dispos, vélin, violat, ne se rapportent jamais qu'à des noms masculins :
nez aquilin, esprit dispos, papier vélin, sirop violat.

FORMATION DU PLURIEL DANS LES ADJECTIFS


Règle générale :
on forme le pluriel d'un adjectif en ajoutant la lettre s au singulier :
un enfant intelligent, des enfants intelligents

Exceptions :
- adjectifs terminés par s ou x ne changent pas au pluriel :
un vin exquis, des vins exquis - un fruit délicieux, des fruits délicieux
- tous les adjectifs terminés par le son eu ont un x au singulier :
heureux, courageux, etc.
il faut en excepter : bleu, feu et hébreu :
bleu et feu prennent s au pluriel : des yeux bleus, les feus princes,
hébreu prend x : des livres hébreux

- les adjectifs beau, jumeau, nouveau prennent un x au pluriel :
de beaux livres, des frères jumeaux, des fruits nouveaux
- les adjectifs en ou prennent s au pluriel :
des prix fous
la plupart des adjectifs en al changent au pluriel al en aux :
un homme loyal, des hommes loyaux
Remarques :
- certains adjectifs en al prenaient autrefois s au masculin pluriel; l'usage tend de plus en plus à généraliser leur forme plurielle en aux :
des fruits automnaux, des troubles mentaux, etc.
- quelques adjectifs, peu usités au masculin pluriel, font indifféremment als ou aux : tels sont :
austral, boréal, final, jovial, matinal
mais les adjectifs bancal, fatal, glacial, natal, naval prennent s au pluriel.

On ne s'attardera pas sur les adjectifs possessifs, démonstratifs, interrogatifs, indéfinis et numéraux, ceux-ci n'ayant pas de particularités flagrantes.

ACCORD DE L'ADJECTIF


ADJECTIFS QUALIFICATIFS

Règle générale :
tout adjectif qui qualifie plusieurs noms se met au pluriel.

Exceptions :
l'adjectif placé après plusieurs noms s'accorde seulement avec le dernier :
- lorsque les noms sont synonymes :
l'aigle fend les airs avec un élan, une vitesse, une rapidité prodigieuse
- lorsque les noms sont placés par gradation ou que le dernier d'entre eux résume les précédents :
les Gaulois avaient un courage, une intrépidité surprenante
( intrépidité dit plus que courage et commande l'accord )

l'adjectif placé après deux noms réunis par la conjonction ou, s'accorde seulement avec le dernier :
- s'il ne qualifie que le dernier nom :
je mangerai des noix ou une pomme cuite
- si le dernier nom n'est que le synonyme ou l'explication du premier :
tout homme désire un métier ou une profession lucrative
mais, si le qualificatif convient à deux noms de sens différent, il se met au pluriel :
les indigènes se nourrissent de chair ou de poisson crus
- l'adjectif précédé de deux noms joints ensemble par comme, de même que, ainsi que, aussi bien que, etc. ne s'accorde qu'avec le premier nom :
le lion, comme la panthère, est carnassier
c-a-d le lion est carnassier, comme la panthère est carnassière
le second nom est qualifié par un adjectif sous-entendu.


ACCORD DE L'ADJECTIF APRES avoir l'air :
lorsque l'expression avoir l'air, est suivie d'un adjectif, celui-ci s'accorde tantôt avec le sujet de la proposition, tantôt avec le mot air :

- si le sujet est un nom d'objet inanimé, un nom de chose, l'adjectif s'accorde toujours avec le sujet :
cette pomme a l'air mûre
- si le sujet est un nom de personne ou d'animal, l'adjectif s'accorde :
-- avec le mot air quand il désigne l'expression des traits et de la physionomie :
cette femme a l'air bon. ( il s'agit ici du visage )
-- avec le sujet quand l'expression avoir l'air, est synonyme de sembler, paraître :
cette femme a l'air bonne, cette femme a l'air bossue
dans le premier cas, on n'a en vue que la physionomie, l'air du visage;
dans le second cas, on porte un jugement d'après les apparences, que ces apparences soient ou non conformes à la réalité. Quand on dit cette femme a l'air bossue, on n'affirme pas qu'elle le soit, mais seulement qu'elle le paraît.

ACCORD DE L'ADJECTIF APRES DEUX NOMS JOINTS PAR de :

quand un adjectif est placé après deux noms joints par la préposition de, il s'accorde avec celui auquel il se rapporte par le sens, ainsi on dira :
- des bas de coton chinés ( ce sont les bas qui sont chinés )
- des bas de coton écru ( c'est le coton qui est écru )

mais on dira suivant le cas :
- une liasse de papiers importants ou importante,
- un jeu de cartes nouveau ou nouvelles, parce qu'ici, les adjectifs peuvent être placés après l'un ou l'autre nom pris tout seul, selon l'idée que l'on veut exprimer.

Remarques sur l'accord de certains adjectifs :
Excepté, passé, supposé, y compris, attendu, vu, approuvé, ouï,
- placés devant le nom, sont de vraies prépositions et restent invariables :
excepté les vieillards, passé huit heures, supposé ces motifs, etc.
- placés après le nom, ces mots sont adjectifs et variables :
les vieillards exceptés, huit heures passées, ces motifs supposés, etc.
Inclus et joint, dans ci-inclus, ci-joint, sont invariables quand ils sont placés :
- au commencement d'une phrase :
ci-joint votre lettre, ci-inclus la copie
- dans une phrase, si le nom qui suit n'est précédé ni de l'article, ni d'un adjectif déterminatif :
vous trouverez ci-joint la quittance, vous avez ci-inclus copie de la lettre
dans tous les autres cas, ils s'accordent :
les pièces ci-jointes, vous avez ci-incluse la copie de la lettre
Franc, dans franc de port, est invariable lorsqu'il précède le nom :
j'envoie franc de port les lettres
placé parès le nom, franc peut être variable :
j'envoie les lettres franches de port
l'expression franc de port est une locution adverbiale, elle peut être employée toujours invariablement :
je vous envoie les lettres franc de port
Grand. Cet adjectif, devant les noms féminins commençant par une consonne, ne prend pas d'e dans quelques locutions anciennes consacrées par l'usage :
grand-chose, grand-messe, grand-mère (*), grand-route, grand-peur, grand-peine, grand-pitié, grand-garde, etc.
dans ces locutions, grand, reste invariable au pluriel : des grand-mères etc.
* on dit aussi une mère-grand, des mères-grand
Possible, précédé de le plus, le moins, le mieux, le meilleur, le pire, forme avec tous ces mots une locution adverbiale et reste invariable :
tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possible.
dans tous les autres cas, possible est variable :
on lui a fait tous les avantages possibles.
Nu, placé devant le nom, est invariable et se joint au nom par un trait d'union :
nu-jambes, nu-tête
Nu, placé après le nom, s'accorde avec ce nom :
jambes nues, tête nue
Demi, placé devant le nom, reste invariable, et se joint au nom par un trait d'union :
une demi-heure, des demi-mesures.
placé après le nom, demi, s'accorde an genre avec ce nom, et reste toujours au singuler :
deux heures et demie, trois jours et demi.
Demi, employé comme nom est du masculin et variable :
deux demis font un entier
Quand on parle des heures, il est au féminin et prend un e :
cette horloge sonne les demies.
Feu, signifiant défunt, varie quand il précède immédiatement le nom :
ma feue tante, la feue reine.
Feu, dans tous les autres cas, est invariable :
feu ma tante, feu la reine.

ADJECTIFS COMPOSES
Lorsqu'un adjectif composé est formé de deux qualificatifs, ces deux mots s'accordent avec le nom :
des pommes aigres-douces, des enfants premiers-nés.
Premier-né et dernier-né ne s'emploient pas au féminin.
Cependant, si le premier adjectif est employé comme adverbe, le second seul varie :
des enfants nouveau-nés ( c-a-d nouvellement nés )
on écrit de même : des enfants mort-nés
L'adjectif frais fait exception :
des roses fraîches cueillies
Remarque :
lorsque ces expressions sont substantives au lieu d'être adjectives, les deux mots varient :
de nouveaux venus, de nouveaux mariés, des aveugles-nés, des sourds-muets, des premiers-nés, etc.

NOMS ET ADJECTIFS DE COULEUR
- Quelques noms, tes que amarante, aurore, carmin, cerise, garance, jonquille, marron, noisette, orange, olive, paille, ponceau, pourpre, serin, employés comme adjectifs pour désigner une couleur, sont invariables :
des rubans paille ( c-a-d couleur de la paille )
- Au contraire, les mots cramoisi, écarlate, mordoré et rose, étant de vrais adjectifs, sont variables :
des chapeaux roses, de la soie mordorée
- Lorsque deux adjectifs sont réunis pour exprimer la couleur, ils sont tous deux invariables.
Dans ce cas, le premier adjectif est employé comme nom et est qualifié par le second :
des cheveux châtain clair pour des cheveux d'un châtain clair,
des yeux bleu foncé pour des yeux d'un bleu foncé.
Cependant, l'Académie dit : une femme brune claire.

ADJECTIFS NUMERAUX


Les adjectifs numéraux cardinaux sont invariables :
les douze mois, le combat des Trente
Il faut excepter un, qui fait au féminin une, et vingt, cent, qui prennent quelquefois la marque du pluriel.

Vingt et cent :
- prennent un s quand ils sont précédés d'un adjectif de nombre qui les multiplie :
quatre-vingts soldats, trois cents hommes
- ils restent invariables :
-- s'ils sont suivis d'un autre adjectif de nombre :
quatre-vingt-deux soldats, quatre cent huit hommes
-- s'ils sont employés pour vingtième, centième :
page quatre-vingt ( pour quatre-vingtième )
l'an neuf cent ( pour neuf centième )

Mille :
adjectif de nombre, est toujours invarible :
dix mille hommes
Mille, désignant une mesure itinéraire, est un nom commun et variable :
nous avons parcouru cinq milles à pied.
On écrit mil et non mille, quand on désigne une date de l'ère chrétienne :
Colomb découvrit l'Amérique en mil quatre cent quatre-vingt-douze.
Cependant, on écrit l'an mille : les terreurs de l'an mille.
Quand on désigne une date précédant la naissance du Christ, on écrit également mille :
l'empire égyptien fut fondé en cinq mille avant J.-C.

smt2003