Les insolites,
curiosités, inattendus, bons mots ... et autres ... de notre
langue
Si vous avez un rajout et / ou une remarque à
suggérer, ou tout simplement un mot, une
curiosité
de la langue qui vous tient à coeur, n'hésitez
pas ... après vérification, cela pourra
être mis en ligne
ACROSTICHE
Les poètes grecs et latins se livraient à ce jeu
littéraire avec virtuosité.
Ce mot vient de 2 mots grecs :
AKROS qui signifie " extrême " et
STIKHOS qui veur dire " vers "
L'acrostiche est donc le vers qui se trouve à
l'extrémité des autres. Les premières lettres de chaque vers peuvent se
lire dans le sens vertical.
On obtient alors un nom qui est souvent celui de l'auteur ou du
dédicataire.
exemple : celui que dédia à Louis XIV un
courtisan fort désargenté, dans l'espoir que sa
flatterie lui vaudrait la faveur d'une bourse remplie de
pièces d'or ( à l'effigie du roi ) :
Louis est un
héros sans peur et sans reproche On désire le voir.
Aussitôt qu'on l'approche, Un sentiment d'amour enflamme
tous les coeurs, Il ne trouve chez nous que
des adorateurs, Son image est partout ...
excepté dans ma poche.
Autre exemple :
l'acrostiche qu'Alfred de Musset écrivit à George
Sand dont il était follement épris.
Ce ne sont plus ici des initiales, mais un véritable texte
caché :
Quand je mets à vos pieds un
éternel hommage Voulez-vous qu'un instant je change de visage ? Vous avez capturé les sentiments d'un
coeur Que pour vous adorer forma le Créateur. Je vous chéris, amour, et ma plume en
délire Couche sur le papier ce que je n'ose dire. Avec soin, de mes vers lisez les premiers mots Vous saurez quel remède apporter
à mes maux.
Invitation transparente, à laquelle George Sand s'empressa
de répondre avec le même code :
Cette insigne faveur que votre coeur
réclame Nuit à ma renommée et
répugne à mon âme.
N'importe quel bon dictionnaire vous dira comment l'histoire s'est
terminée ...
ANAGRAMME
L'anagramme est un simple jeu de lettres
Vient des mots :
ANA qui signifie " renversement " et de
GRAMMA qui signifie " lettre "
Une anagramme est donc un renversement de lettres, ce qui permet de
fabriquer un mot nouveau, ou une phrase nouvelle, en
mélangeant les lettres d'un mot ou d'une phrase
donnés.
AIMER est l'anagramme de MARIE
SIGNE est l'anagramme de SINGE
CREMERIE de MERCERIE
Certains personnages célèbres ont fait de leur
patronyme une anagramme pour leur nom dans le " monde " :
Marguerite YOURCENAR est l'anagramme de son patronyme CRAYENCOUR
Françoise GIROUD n'a eu qu'à bousculer un peu les
lettres de son vrai nom : GOURDI ( en réalité
GOURDJI )
ARGENT
La différence en face de l'argent s'accroît encore
avec le vocabulaire : il n'existe pas moins d'une bonne douzaine de
façons de gagner sa vie :
Un employé touche des appointements
Un officier ministériel perçoit des
émoluments
Un médecin, un avocat, des honoraires
Un employé de maison des gages
Un employé de commerce, une guelte
Un commerçant des bénéfices
Un représentant, une commission
Un propriétaire, un loyer
Un fonctionnaire, un traitement
Un travail à durée
déterminée entraine une vacation
Un militaire reçoit une solde
Un administrateur de société perçoit
des jetons de présence et des tantièmes
Un comédien un cachet
Le mot qui pourrait convenir ( pour la plupart des cas ) serait le mot
salaire, dont l'étymologie rappelle les temps où
l'homme travaillait pour gagner son sel ...
En argot :
L'artiche, l'aspine, l'aubert, les balles, les biftons, le
blé, le carbi, la carbure, les fafiots, le flouze, le fric,
le grisbi, l'oseille, les pépettes, le pèze, le
pognon, des radis, des ronds, la soudure, etc etc ... et bien plus
près de nous, la tune ...
BARBARISME
Pour les Grecs de l'Antiquité, étaient barbares
tous ceux qui n'étaient pas Grecs et qui, par
conséquent, commettaient des barbarismes en parlant.
De nos jours, les Français se chargent fort bien
eux-mêmes d'écorcher notre langue.
Dresser un catalogue des erreurs, des
impropriétés, des contresens, des
solécismes quotidiennement entendus prendrait trop de temps
...
Quelques uns des plus fréquents :
Il ne faut pas dire
Il faut dire
aéropage
aréopage
cacaphonie
cacophonie
carapaçonner
caparaçonner
carroussel
carrousel
commissairiat
commissariat
déguingandé
dégingandé
dépradation
déprédation
dilemne
dilemme
fratras
fatras
frustre
fruste
hynoptiser
hypnotiser
infractus
infarctus
obnibuler
obnubiler
pantomine
pantomime
pécunier
pécuniaire
rénumérer
rémunérer
secrétairiat
secrétariat
rabattre ( les oreilles )
rebattre ( les oreilles )
être bourré ( de remords )
être bourrelé ( de remords )
Il ne faut pas confondre non plus :
agoniser et agonir d'injures
la ballade ( poème ) et la balade ( à pied )
la décade ( 10 jours ) et la décennie ( 10 ans )
la denture ( ensemble des dents ) et la dentition (
évolution des dents )
la conjecture ( supposition ) et la conjoncture ( situation )
l'acceptation ( consentement ) et l'acception ( sens d'un mot )
un magasin bien achalandé n'est pas un magasin qui regorge
de marchandises, mais qui a beaucoup de clients
un quarteron n'équivaut pas à quatre, mais
à vingt-cinq ( le quart de cent )
un avatar n'est pas une catastrophe, mais la réincarnation
d'un dieu
on ne dit pas un soi-disant coupable, mais un prétendu
coupable
il ne faut surtout pas dire : vous n'êtes pas sans ignorer,
ce qui signifie exactement le contraire de : vous n'êtes pas
sans savoir ...
Et puis, malgré la radio, le parler des jeunes actuellement,
la presse, la télévision, la
publicité, essayons de ne pas tomber dans ce charabia
prétentieux et les audaces verbales d'une
minorité snob.
Evitons les mots " à la mode " : s'assumer, se conforter,
rechercher une cible, définir un sujet pointu, travailler
dans un créneau, s'investir, être
motivé, rechercher un consensus, avoir un profil pour ...,
se réaliser, sans oublier l'inévitable : au
niveau de, qui revient dans toutes les phrases. Au
niveau du français ... " bonjour les
dégâts " !
Et, pour certains, évitez les mots "
hyper à la mode " comme : obsolète ... ou
factotum ...
Je me permets de rappeler à ces " certains " que : autant
pour moi ne s'écrit pas comme je viens de le faire, mais
s'écrit : au temps pour moi, et signifie simplement que l'on
admet que l'on vient de se tromper ... difficile ... parfois ...
COLLECTIONS
De nos jours, tout est prétexte à collection,
même - et surtout ! - les objets les plus quotidiens et les
plus prosaïques, comme les couvercles de boîtes de
camembert.
Afin d'assurer une sorte d'existence officielle à chaque
collection, on s'ingénie, avec plus ou moins de bonheur,
à inventer le mot qui la désignera.
Le plus ancien ( et le modèle ) de ces mots est, bien
sûr, philatélie, apparu en 1864, pour remplacer le
mot timbrologie ! Il a une origine grecque.
Quant au mot copocléphile, désignant le
collectionneur de porte-clés ( 1960 environ ), il ne vient
pas du grec, mais tout simplement a été
forgé par les premières lettres de CO(llection
de) PO(rte-) CLE(s) avec le suffixe PHILE.
Petit tour des mots de collectionneurs et de leurs collections
:
avrilopiscicophile
poissons d'avril
bibliophile
livres
capillabélophile
étiquettes de fond de chapeau
canivettiste
images pieuses
cartophile
cartes postales
conchyophile
coquillages
copocléphile
porte-clés
cucurbitaciste
étiquettes de melons
échéphile
jeux d'échecs
érinnophile
vignettes sans valeur postale
ethylabélophile
étiquettes de bouteilles de vin
( voir oenosémiophiliste )
CONTREPETERIE
Si la langue venait à vous fourcher, si vous commettiez ce
que les pédants nomment un " lapsus linguae "
vous auriez fait, sans le savoir, une contrepèterie.
- Un amoureux timide peut très bien dire : je donnerai ma vie pour un mou de veau - au lieu de
- je donnerai ma vie pour un mot de vous
- Un comédien, plein de trac entrant en scène
peut dire : trompez sonnettes ! - au lieu de - sonnez
trompettes !
La contrepèterie peut se définir comme
l'inversion, au sein d'une phrase, de deux lettres, de deux syllabes ou
même de deux mots, de manière à obtenir
une autre phrase, gaillarde et drôle celle-là.
Amusez vous un instant : ( pour ceux qui ne seraient pas familiers de
cette technique, je vous indique les lettres à intervertir
en caractères gras : de François RABELAIS :
- femme folle à la messe
- goûtez moi cette farce
!
- une lieuse de chardons
d'Henri MONNIER :
- on connait le boulevard des Filles-du-Calvaire, mais on ne connait
pas assez le calvaire des filles du boulevard
de Victor HUGO
- J'ai fait le bossu cocu. J'ai fait le beau cul cossu.
d'autres ( bien différentes ) de Louis PERCEAU :
- les nouilles cuisent au jus
de cane
- la jeune fille contemple un plant qui vient de la
Guinée
- il faut être peu pour bien dîner
- les physiciens voient le monde conique
- la cuvette est pleine de bouillon
- elle a menti la sotte !
- le clerc du notaire ne peut atteindre son but
- les écoliers jouent dans les pièces
du fond
- que de gîtes la pauvre habita
!
etc ... je n'ai cité que celles disons ... pas trop
chocantes ...
Finissons ce sujet par la plus connue : la contrepèterie
belge : il fait beau et chaud
...
CULTURE
La culture est de nos jours la plus tangible des vertus puisque,
semblable en cela à la Justice, elle a son ministre et que,
telle la Tolérance, elle possède des maisons ...
Physique, elle sert à gonfler les muscles des culturistes,
en principe peu cultivés,
Générale, elle développe le cerveau
d'intellectuels généralement peu
musclés.
La culture est partout, dans les champs et dans les villes
Tout le monde cultive quelque chose, son apparence, ses contradictions,
ses tendances, sa voix, sa mémoire, ses relations, le
paradoxe ou ses connaissances, son jardin ou des microbes ...
" La culture, c'est ce qui demeure dans l'homme lorsqu'il a
tout oublié " Emile HENRIOT
Après la physique et la générale,
voici quelques cultures :
agrumiculture
culture des agrumes
apiculture
art d'élever les abeilles
aquaculture
ou aquiculture
art d'élever les animaux ou
plantes aquatiques
arboriculture
culture des arbres
astaciculture
élevage des écrevisses
conchyophile
coquillages
aviculture
élevage des oiseaux ou volailles
capilliculture
soins de la chevelure
céréaliculture
culture des céréales
conchyliculture
élevage industriel des huîtres,
moules et coquillages
coturniculture
élevage des cailles
cressiculture
culture du cresson
cuniculiculture
élevage de lapins ( si, si )
floriculture
partie de l'horticulture qui s'occupe
spécialement des fleurs
héliciculture
élevage des escargots
hémoculture
recherche de bactéries dans le sang
horticulture
art de cultiver les jardins
monoculture
agricole : consacrée à une seule
culture
motoculture
utilisation du moteur dans l'agriculture
myciculture
culture des champignons
mytiliculture
élevage des moules
oleiculture
culture de l'olivier et des plantes
oléagineuses
osiériculture
culture de l'osier
ostréiculture
élevage des huîtres
pisciculture
art d'élever et multiplier les poissons
polyculture
pratique de cultures différentes dans une
même exploitation
puériculture
connaissances et techniques nécessaires aux
soins des tout-petits
riziculture
culture du riz
saliculture
exploitation d'un marais salant
salmoniculture
élevage du saumon
sériciculture
industrie ayant pour objet la production de la soie
spongiculture
culture de l'éponge en parcs
sylviculture
entretien et exploitation des forêts
trufficulture
production de truffes
trutticulture
élevage des truites
viniculture
ensemble des activités relatives au vin
viticulture
culture de la vigne
ETYMOLOGIE
D'où viennent-ils ces mots que nous employons à
chaque instant de notre vie ?
Mots savants, populaires ou triviaux, ils ont pour certains,
traversé les siècles, se sont usés ou
déformés à passer par des millions de
bouches, et parfois, ont changé de sens.
Une langue porte le témoignage de ses origines : chaque mot
nous raconte une histoire, celle du long chemin qui l'a conduit
jusqu'à nous. Il témoigne d'une civilisation qui
était religieuse, maritime ou pastorale. La civilisation est
morte, mais le mot, lui, se souvient. Car il existe une
mémoire des mots ...
En voici quelques uns :
Album - du latin albus, blanc Alerte - de l'italien all'erta, sur la hauteur Acrobate - du grec akrobatos, qui marche sur la
pointe des pieds Agonie - du grec agônia, lutte Alopécie - (calvitie) du grec
alôpêx, renard. la chute des cheveux
étant comparée à la chute annuelle des
poils du renard. Amadou - du provençal amadou, amoureux,
appliqué à l'agaric amadouvier à cause
de la facilité qu'a ce champignon à s'enflammer. Amiral - de l'arabe 'amir al-bahr, prince de la mer Ammoniac - du grec ammôniakon, gomme ou
sel recueilli près du temple de Jupiter Ammon en Lybie Anachorete - (ermite) du grec anakhôrein,
se mettre à l'écart Angoisse - du latin angustia, lieu
resserré. L'angoisse serre la gorge Anthologie - du grec anthos, fleur et legein,
choisir : choix de fleurs Aristoloche - du grec aristos, meilleur, et lokhos,
accouchement. Cette planteavait la réputation de faciliter
les accouchements Assassin - de l'arabe hachchâchi, buveur
de hachisch Atome - du grec a, privatif, et temnein, couper :
qu'on ne peut pas couper Autodafé - (acte de brûler les
livres) du portugais auto da fé, acte de foi Baccalauréat - du latin bacca laurea,
baie de laurier dont on couronnait le vainqueur Baïonnette - fabriquée
à Bayonne Bock - abréviation de l'allemand
Bockbier, déformation de Einbeckbier, bière
d'Einbeck et compris ein Bockbier, bière au bouc. Boucher - de bouc, celui qui vend de la viande de
bouc Boulimie - du grec bous, boeuf et limos, faim : une
faim de boeuf Cahin-caha - du latin quâ hinc,
quâ hac : par ci - par là Calcul - du latin calculus, caillou rappelle le
temps où l'on utilisait de petits cailloux pour compter Caméléon - du grec khamaileon,
lion qui se traîne à terre Canapé - du grec
kônôpeion, tiré de
kônôps, moustique : lit égyptien
entouré d'une moustiquaire Candidat - du latin candidus, blanc : les candidats
aux fonctions publiques à Rome s'habillaient de blanc Canicule - du latin canicula, petite chienne, nom de
l'étoile de Sirius dont le lever coïncide avec le
solstice d'été Carabin - ( étudaint en
médecine ) du vieux français escarrabin,
ensevelisseur de pestiférés Charcutier - du vieux français
chaircuitier, vendeur de chair cuite Cordonnier - du vieux français
cordoanier, de cordoan : cuir de Cordoue Cravate - forme francisée de Croate. Le
mot désignait le ruban que portait au col le
régiment de Royal Croate sous Louis XIV Délirer - du latin delirare, sortir du
sillon Désopiler - du latin oppilare, obstruer :
désopiler, c'est dégorger la rate
engorgée par les humeurs noires Enthousiasme - du grec enthusiasmos, de theos, dieu
: transport divin Etonner - du latin populaire extonare, de tonus,
tonnerre : comme frappé par le tonnerre Handicap - de l'anglais hand in cap, main dans le
chapeau : à l'origine, jeu de hasard Horripiler - du latin horrere, se
hérisser et pilus, poils : qui fait dresser les poils Hypocrite - du grec hupokritês, acteur Ignoble - du latin in, privatif et nobilis, noble :
non noble Jovial - de l'italien giovale, né sous le
signe de Jupiter, présage d'une heureuse destinée Laïus - argot scolaire ( le premier sujet
de composition française donné à
l'Ecole Polytechnique portait sur le discours de Laïus,
père d'Oedipe ) Lauréat - du latin laureatus, couvert de
lauriers Lieutenant - ( fin du XIIIème
) littéralement : tenant lieu de Lustre - du latin lustrum, sacrifice expiatoire qui
avait lieu tous les cinq ans Malotru - du latin populaire male astrucus,
né sous une mauvaise étoile Méduser - du nom de Méduse,
l'une des trois Gorgones ( mythologie )qui changeait en pierre celui
qui la regardait Musique - du grec mousikê,
littéralement art des muses Niais - du latin populaire nidax, nidacis,
tiré de nidus, nid : qui a été pris au
nid, qui ne sait pas encore voler ( en parlant de l'oiseau ..) Obélisque - du grec obeliskos : broche
à rôtir Orchidée - du grec orkhis, testicule,
d'après la forme des racines tuberculeuses de
l'orchidée Pétrole - du latin
médiéval petroleum, de petra, pierre : et oleum,
huile Presbyte - du grec presbutês, vieillard Profane - du latin profanus, de fanum, temple : hors
du temple Quiproquo - du latin scolastique quid pro quod, ceci
à la place de cla : faute d'interprétation,
bévue Ratafia - du latin rat fiat, que le
marché soit conclu : d'où "à votre
santé" Requin - du latin requiem, repos, requiem,
prière pour les morts : on peut chanter le requiem pour la
personne attaquée par un requin Rubrique - du latin rubrica, terre rouge
d'où : titre en lettres rouges des missels Sardine - du latin sardina, de Sarda,
littéralement ( poisson ) de Sardaigne Scrupule - du latin scrupulus, petit caillou :
d'où au figuré : inquiétude de la
conscience Sieste - de l'espagnol siesta, tiré du
latin sexta (hora) la sixième heure :
c'est-à-dire midi pour les romains Sinistre - du latin sinister, qui est à
gauche, d'où défavorable Unanime - du latin unanimus : qui a une
même âme Vasistas - de la locution allemande WAS IST DAS ?,
qu'est-ce ? nom amusant de cette petite fenêtre par laquelle
on peut s'adresser à quelqu'un Viande - du latin populaire vivanda ( de vivere,
vivre ) ce qui est nécessaire à la vie Vrac - du néerlandais Wrac, mal
salé, mauvais, en parlant des harengs non rangés
dans la caque
Sans avoir un sens "étymologique" propre, il est bon, pour
quelques mots, de connaître leur provenance :
G.I
Prononcer dji-aïe - sobriquet donné aux soldats de
l'armée américaine d'après les
initiales marquées sur les pièces de leur
uniforme et de leur paquetage : G.I pour Governement Issue
( fourniture du gouvernement )
JEEP
Nom d'un véhicule léger tout terrain
créé par une société
américaine de TOLEDO ( Ohio ). Le nom vient de la
contraction des initiales G.P. ( prononcer dji-pi ) signifiant General
Purpose ( tous usages ).
La Jeep a été adoptée en 1942 par
l'armée américaine.
RADAR
Dispositif permettant de mesurer la position et la distance d'un objet
en mouvement grâce à la reflexion contre celui-ci
d'ondes radioélectriques.
Est formé d'après les initiales de RAdio
Detection And Ranging
( détection et positionnement par radio )
SONAR
Appareil de détection sous-marine basé sur la
reflexion des ultrasons et permettant la localisation des obstacles.
Mot formé d'après l'expression SOund
NAvigation Ranging.
LASER Light Amplification by Stimulated
Emission of Radiations (
amplification de la lumière par émission
stimulée de radiations )
TRANSISTOR
Contraction des deux mots anglais TRANSfer ResISTOR,
signifiant résistance de transfert.
TERGAL
Fibre synthétique de polyester de frabrication
française.
Construit avec la dernière syllabe de PolyesTER
et la première de GALlicus, mot latin
signifiant Gaulois et, par extension, français.
VELCRO
Nom d'un système breveté d'un
procédé d'attache rapide des vêtements.
Nom formé d'après la contraction des deux mots VELours
- CROchet.
Un mari quelque peu volage
le lendemain de son mariage
tua sa femme à son réveil
*** moralité : la nuit souvent porte conseil
*** Alexandre POTHEY
Pépin le Bref
est mort depuis bientôt mille ans
*** moralité : quand on est mort, c'est pour longtemps
*** Eugène CHAVETTE
Prêtre chinois au
teint de bronze
la conteuse dont il s'éprit
entassait récit sur récit *** moralité : les bons contes font le bonze ami
*** WILLY
Fable-express consacrée à Giuseppe Verdi : Que nul n'entre chez moi!
dit l'auteur du "Trouvère"
et pour faire observer la consigne sévère
il avertit sa bonne, un monstre aux traits hideux
*** moralité : la bonne à Verdi en vaut deux
*** auteur inconnu
Lorsque tu vois un chat de
sa patte légère
laver son nez rosé, lisser son poil si fin
bien fraternellement embrasse ce félin *** moralité : s'il se nettoie, c'est donc ton
frère
*** Alphonse ALLAIS
du même auteur, au sujet d'un train manqué : Dans Aire-sur-la-Lys, il
advint une fois
qu'un voyageur manquât son train. C'est une affaire
qui n'a rien d'extraordinaire,
il s'était attardé : tant pis pour lui ma foi !
*** moralité : si tu ne vas pas à la gare d'Aire,
la gare d'Aire n'ira pas à toi
Un jeune enfant, sur son
pot, s'efforçait.
*** moralité : le petit poussait
*** auteur inconnu
FEMMES
( Je sens que je vais m'attirer les foudres des féministes
... aïe .. je ne fais que citer ...)
C'est à peu près, à la même
époque que l'homme et la femme sont entrés en
scène.
Avec, malgré tout, une légère avance
pour l'homme.
Dieu, en créant Adam en premier, avait-il une
idée derrière la tête ?
Si l'homme a
été créé avant la femme,
c'était pour lui permettre de placer quelques mots
- Jules RENARD
Paul VALERY avance une autre explication : Dieu créa
l'homme et, ne le trouvant pas assez seul, il lui donna une compagne
pour lui faire mieux sentir la solitude
Peut-être l'arrivée plus tardive de la femme
suffit-elle à expliquer la situation inférieure
qui fut la sienne tout au long de l'histoire ? La femme est, selon la
Bible, la dernière chose que Dieu a faite. Il a dû
la faire le samedi soir. On sent la fatigue. -
Alexandre DUMAS fils
Et, pêle-mêle : Il y a un principe bon qui
a créé l'ordre, la lumière et l'homme.
Il y a un principe mauvais qui a créé le chaos,
les ténèbres et la femme.
- PYTHAGORE ( 6ème siècle
av. J.-C.) Quelque mal qu'un homme
puisse penser des femmes, il n'y a pas femme qui n'en pense encore bien
davantage - DUCLOS et en voici quelques preuves : Je me console
d'être femme en songeant que, de la sorte, je n'en
épouserai jamais une. - Lady MONTAGU Il est prudent de croire au
mystère de la femme, cela lui en donne un.
- Nathaly CLIFFORD BARNEY Il y a des femmes
honnêtes comme il y a des vocations manquées
- Augustine BROHAN Ce qu'une femme appelle
avoir raison, c'est n'avoir pas tous les torts.
- Sophie ARNOULD Le silence est la seule
chose en or que les femmes détestent.
- Mary WILSON LITTLE Il n'y a qu'un moyen de
faire un bel éloge d'une femme, c'est de dire beaucoup de
mal de sa rivale. - Madame de GIRARDIN
A ces opinion peu flatteuses que des femmes portent sur leur
propre sexe, on peut ajouter, naturellement celles de la partie adverse
... La tête chez les
femmes n'est pas un organe essentiel - Anatole
FRANCE La frivolité est
encore ce qu'il y a de plus sérieux chez la femme
- Henri de REGNIER Il n'y a malheureusement
pas de remède de bonne femme contre les mauvaises.
- Jules RENARD Les femmes ne suivent pas
les mauvais conseils, elles les précèdent
- Abel HERMANT Les honnêtes
femmes sont inconsolables des fautes qu'elles n'ont jamais commises
- Sacha GUITRY
Et, enfin, quelques voix contraires : Il n'y a que deux belles
choses au monde, les femmes et les roses,
et que deux bons morceaux, les femmes et les melons.
- MALHERBE Il n'y a point de vieille
femme.
Toute, à tout âge, si elle aime et si elle est
bonne, donne à l'homme le moment de l'infini
- Jules MICHELET L'avenir de l'homme c'est
la femme - ARAGON
mots
de la FIN
Si l'histoire retient de préférence les
dernières phrases prononcées par les grands
hommes au moment de leur mort, c'est sûrement parce
que leurs premières paroles étaient d'une
affreuse banalité : Areuh, areuh, maman, papa, lolo ... et
que sur son lit de mort, l'homme songe plutôt à
élever son âme vers Dieu que des lapins ...
Voici quelques derniers mots de la FIN :
NERON - Quel artiste
périt avec moi !
RABELAIS - Tirez le
rideau, la farce est terminée !
MONTAIGNE - Ce n'est pas
la mort que je crains, mais, de mourir
Philippe DESPORTES - J'ai
30.000 livres de rente, et je meurs !
WATTEAU - Otez moi ce
crucifix ! Comment un artiste a-t-il pu rendre aussi mal les traits de
Dieu !
VOLTAIRE - Je
m'arrêterais de mourir s'il me venait un bon mot ou une bonne
idée
André CHENIER, montant à l'échafaud et
se touchant la tête - Pourtant,
j'avais quelque chose là !
Edward THURLOW - Que je
sois pendu si je ne suis pas en train de mourir !
BALZAC - Huit jours avec
de la fièvre, j'aurais encore eu le temps
d'écrire un livre !
Alfred de MUSSET - Dormir,
enfin ! je vais dormir !
BERLIOZ - Ah ! Quel talent
je vais avoir demain ! Enfin, on va maintenant jouer ma musique !
Victor HUGO - Il est bien
temps que je désemplisse le monde
Oscar WILDE ( recevant la note de son médecin ) - Je meurs vraiment au dessus de mes moyens
Jules RENARD - Marinette,
pour la première fois, je vais te faire une grosse, une
très grosse peine !
CLEMENCEAU ( voyant arriver un prêtre ) - Enlevez moi ça !
Francis de CROISSET - je
m'ennuie déjà
BERNANOS - A nous deux !
Vicomtesse d'HOUDETOT - je
me regrette
L'industriel RIZZOLI - Mais,
je ne peux pas mourir ! Je suis l'homme le plus riche d'Europe !
Il n'y a rien à ajouter, sauf un mot peut-être :
FIN
NOMS
PROPRES DEVENUS COMMUNS
Quelle est la jeune
accouchée délivrée par
césarienne qui fait le rapprochement entre le nom de
l'opération qu'elle a subie et celui
du grand Jules CESAR qui vint au monde de cette façon ?
Quelques noms propres devenus communs :
Béchamel : de Louis de BECHAMEL, marquis
de Nointel, ancien maître d'hôtel de Louis XIV,
inventeur de la fameuse sauce. Bégoniat : cette plante a
été baptisée en souvenir de Michel
BEGON, gouverneur de St Domingue au XVIIème Binette : d'abord perruque masculine
créée par BINET, perruquier de Louis XIV. Par
extension, le mot désigne familièrement un visage. Camélia : nom donné
à cette plante originaire du Japon par Karl von
Linné en l'honneur du père jésuite
KAMEL dit CAMELLUS, missionnaire en
Extrême-Orient, d'où il l'avait
rapportée à la fin du XVIIème
siècle. Le nom s'écrivait d'abord CAMELLIA, c'est
Alexandre DUMAS fils qui l'orthographia
avec un seul "L" pour sa célèbre poitrinaire. Cardan : de Gerolamo CARDANO, philosophe,
mathématicien et médecin italien, inventeur d'un
dispositif d'articulation destiné à rendre la
boussole insensible aux mouvements des bateaux. Chauvin : nom d'un personnage de vaudeville
exprimant des sentiments d'un patriotisme aveugle et étroit
au sujet des succès et des revers de Napoléon 1er. Clémentine : du nom de l'abbé
CLEMENT, père Blanc dans un orphelinat en
Algérie. En 1902 il découvrit un hybride
d'oranger et de mandarinier qu'il eut l'idée de greffer sur
un pied cultivé de mandarinier. Colt : de Samuel COLT, ingénieur
américain qui inventa en 1836 le pistolet à
barillet. Dahlia : plante originaire du Mexique qui fut
baptisée par l'abbé et botaniste espagnol
Covanilles en l'honneur d'Andréas DAHL, botaniste
suédois. Diesel : du nom de l'ingénieur allemand
Rudolf DIESEL qui publia en 1893 un mémoire "
Théorie et construction d'un moteur thermique rationnel
destiné à supplanter la machine à
vapeur et les autres machines à feu connues aujourd'hui ".
La démonstration publique eut lieu à Kassel en
1897. Dobermann : du nom d'un employé
à la fourrière de Thuringe, qui, vers 1860
créa, par croisements, une race de chiens de garde
à partir des animaux condamnés qu'il aurait
dû tuer. Gibus : chapeau haut de forme monté sur
ressorts, du nom de son inventeur. Godillot : nom d'un fabriquant de chaussures sans
tige très résistantes qui fut fournisseur des
armées en 1870. Guillotine : le docteur Joseph-Ignace GUILLOTIN
s'est contenté de recommander devant l'Assemblée
nationale, l'utilisation d'une machine qui abrègerait les
souffrances des condamnés à mort. C'est le
docteur LOUIS qui reçut la
mission du gouvernement de mettre au point une machine à
décollation. Premier essai le 25 avril 1792 sur un voleur
nommé PELLETIER. Klaxon : du nom d'une firme d'accessoires automobile
qui a déposé le brevet d'avertisseur sonore en
1914. Macadam : l'ingénieur
écossais John London McADAM a donné son nom
à un système d'empierrement des routes mis au
point en 1815. Il n'avait pourtant fait que reprendre la
méthode inventée par le français Jean
Rodolphe PERONNET. Mansarde : pièce
aménagée dans un comble du nom de l'architecte
français Jules Hardouin MANSART ( 1797-1870 ). Poubelle : Eugène POUBELLE,
préfet de l'Isère en 1872, essaya vainement de
lutter contre la malpropreté de Grenoble. Nommé
préfet de la Seine, il imposera par une ordonnance du 15
janvier 1884, l'usage des "boîtes à ordures" et
leur ramassage quotidien. Praline : bonbon composé d'une amande
recouverte d'une eveloppe de sucre cuit. Du nom du Maréchal
du PLESSIS-PRALIN ( 1598-1673 ) dont le cuisinier inventa cette
préparation. Sandwich : mot anglais du nom de John MONTAGU, comte
de SANDWICH ( 1718-1792 ) joueur impénitent, à
qui son cuisinier imagina de servir son repas entre deux tranches de
pain, afin qu'il puisse manger sans interrompre sa partie.
Silhouette : Etienne de SILHOUETTE ( 1704-1767 ) contrôleur
des Finances qui voulut réaliser des économies
draconiennes lorsqu'il parvint aux affaires en 1759. Arrivé
en mars, il tomba en novembre, victime de son impopularité.
Son nom fut employé pour caractériser un passage
rapide, puis un dessin à peine ébauché.
PALINDROMES
Quiconque a remarqué
un jour que certains noms ou mots pouvaient se lire
indifférement dans un sens ou dans l'autre et s'est
amusé ensuite à rechercher de nouveaux exemples,
celui-là peut se vanter d'avoir fait des palindromes sans le
savoir.
Les villes de NOYON, LAVAL, SEES, des prénoms comme EVE,
ANNA, ou bien quelques rares mots comme NON, été,
ARA, ICI, ELLE, RADAR, ont une forme palindromique.
Le véritable palindrome est définit comme une
phrase pouvant être lue deux fois, la première de
gauche à droite, la seconde de droite à gauche,
tout en conservant le sens d'origine.
En voici quelques-uns :
- ET LA MARINE VA, PAPA, VENIR A MALTE
- ESOPE RESTE ICI ET SE REPOSE
- ELU PAR CETTE CRAPULE
- ENGAGE LE JEU QUE JE LE GAGNE
- LA MARIEE IRA MAL
- SEXE VETU, TU TE VEXES
- SEVERE MAL A L'AME, REVES
- L'AME SURE RUSE MAL
- EH ! CA VA LA VACHE ?
- A L'ETAPE, EPATE LA
- SUCE SES ECUS
- L'AMI NATUREL ? LE RUT ANIMAL !
- ET LUC COLPORTE TROP L'OCCULTE
- A LAVAL, ELLE L'AVALA
RHETORIQUE
Que devient notre pauvre langue
française ?
Malmenée, dédaignée,
méprisée, elle subit les assauts permanents d'un
vocabulaire international, l'agression d'onomatopées venues
de la bande dessinée, de la publicité, l'invasion
de mots passe-partout ( super, hyper, extra ...) elle tend à
se réduire, pour une partie de plus en plus
grande de la population, à un vocabulaire de base de mille
mots servant à exprimer quelques vagues besoins ou
sentiments primaires ...
L'humanité revient à ses sources: le singe n'est
plus très loin.
Il fut un temps ( pas si lointain que ça ) où
l'on s'efforçait encore d'apprendre à bien
parler, à bien écrire, bref à bien
s'exprimer.
Le style, la rhétorique étaient au programme des
lycées.
En souvenir de ce temps, aussi révolu que celui du respect,
voici quelques-unes des figures de rhétorique les plus
connues, rappel très rapide, ces
procédés restant familiers à tous ceux
qui ont conservé le souci de s'exprimer correctement.
On zy va ? hi hi
ALLITERATION :
répétition au début de plusieurs mots
ou syllabes des mêmes sonorités de
façon à obtenir un effet surprenant ou
harmonieux. Exemples :
- de RACINE : Pour qui sont ces
serpents qui sifflent sur
vos têtes ?
- de RACINE toujours : De ce sacré
soleil dont je suis descendue
ANACHOLUTE :
discontinuité dans la construction d'une phrase :
Vous voulez que ce dieu vous comble de bienfaits et
ne l'aimer jamais ?
ANTIPHRASE :
manière de s'exprimer qui consiste à dire, par
ironie, ou par euphémisme, le contraire de ce que l'on pense
:
Bien visé ! ( à quelqu'un qui vient de manquer
son but )
ANTONOMASE :
substitution de mot par laquelle on emploie un nom propre ou une
périphrase énonçant sa
qualité essentielle à la place d'un nom commun et
réciproquement :
Cet Harpagon, au lieu de cet avare
Ce crésus, au lieu de cet homme riche
L'empereur des Français, au lieu de
Napoléon
CATACHRESE :
métaphore consistant à employer un mot
au-delà de son sens strict :
Les bras, ou les pieds du fauteuil
Etre à cheval sur une chaise
ELLIPSE :
raccourci dans l'expression de la pensée. Fait de style
consistant à omettre un ou plusieurs
éléments de la phrase :
Il a un grain ( sous entendu : de folie )
Combien ( vaut ) ce bijou ?
Comment vas ( tu ) ?
Il n'est plus le même ( qu'il était avant )
Les mots aussi subissent des ellipses :
- Le cinématographe est devenu le Cinéma, puis le
Ciné
C'est dans une petite annonce que l'art de l'ellipse est
poussé à l'extrème :
J.F 40a. blde. y.bleus, ch. H. âge indif. b. sit. vue mar.
Pas sér. s'abst.
EUPHEMISME :
adoucissement d'une expression qui pourrait choquer par sa
brutalité ou sa tristesse :
exemple :
Il n'est plus très jeune pour il est
vieux
Il s'est éteint ou il a disparu
ou il est parti pour un monde meilleur au lieu de
il est mort
HYPALLAGE :
procédé par lequel on attribue à
certains mots d'une phrase ce qui convient à d'autres mots
de la même phrase :
Rendre quelqu'un à la vie au lieu de
rendre la vie à quelqu'un
HYPERBOLE :
procédé qui consiste à
exagérer l'expression afin de frapper l'imagination de son
auditoire :
Un génie pour un homme intelligent
Un hercule pour un homme fort ( dans ce cas,
l'antonomase s'ajoute à l'hyperbole ! hé
hé ...)
IRONIE :
raillerie consistant à faire entendre, grâce
à l'intonation, le contraire de ce que l'on dit ( Aristote
l'assimile à l'antiphrase )
LITOTE :
expression consistant à dire moins pour faire entendre plus :
CORNEILLE : Va, je ne te hais point ! qui signifie :
je t'aime.
METONYMIE :
procédé de style par lequel on exprime l'effet
par la cause, l'objet par son origine, le contenu par le contenant, le
tout par la partie :
- Il s'est fait refroidir ( mis pour : tuer )
- Un bordeaux blanc
- Boire une bonne bouteille ( mis pour : le contenu d'une bouteille )
- Il est cinq heures Paris ( les habitants de Paris )
s'éveille.
PERIPHRASE ou CIRCONLOCUTION :
expression formée de plusieurs mots que l'on substitue
à un seul :
- La ville lumière pour Paris
- La messagère du printemps pour
l'hirondelle
PRETERITION :
figure de rhétorique par laquelle on déclare ne
pas vouloir parler d'une chose, dont on parle néanmoins
grâce à cet artifice :
- Je ne vous parlerai pas des forfaits sans nombre accomplis par cet
homme, je ne vous dirai pas sa mauvaise foi ... etc.
SYLLEPSE :
accord des mots dans une phrase en fonction du sens
général et non selon les règles
grammaticales :
- Une personne me disait un jour qu'il
avait eu une grande joie
SYNECDOQUE :
procédé de style qui consiste à
prendre la partie pour le tout, le tout pour la partie, le genre pour
l'espèce, l'espèce pour le genre :
- une escadre de trente voiles ( pour navires )
- le plus insolent des mortels ( pour hommes )
- la saison des roses ( pour fleurs )
ZEUGMA :
procédé consistant à rattacher
grammaticalement deux ou plusieurs noms à un adjectif ou
à un verbe qui, logiquement ne se rapporte qu'à
l'un des noms :
- GIDE : En achevant ces mots, Damoclès tira de sa poitrine
un soupir et de sa rodingote, une enveloppe jaune et salie.
VERS
RIDICULES
Non, le ridicule ne tue pas
toujours !
Il lui arrive même de conférer à
certains vers, une sorte d'immortalité.
Voici quelques exemples célèbres nés
sous le signe du ... vers sot !
Plus le désir s'accroît, plus l'effet se
recule
--- Corneille, Polyeucte 1638
Je suis Romaine, hélas ! puisque mon époux
l'est
--- Corneille, Horace ( acte I - scène I )
première version ( modifiée en 1656 )
Car ce n'est pas régner qu'être deux
à régner
--- Corneille ( encore ), La mort de Pompée
Quoi ! Je ne t'ai point dit quelle était ma
querelle ?
--- Auteur inconnu cité par Jean-galtier Boissière
J'en sortirai du camp, mais quel que soit mon sort,
J'aurai montré, du moins, comme un vieillard en
sort.
--- Adolphe Dumas, le camp des Croisés ( drame en 5 actes )
J'habite à la montagne et j'aime à la
vallée
Sur le sein de l'épouse, il écrasa
l'époux
--- ces 2 vers sont dus au vicomte d'Arlincourt dans le
Siège de Paris 1827
Le roi de Perse habite, inquiet, redouté
...
--- Victor Hugo , la légende des siècles